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HISTORIQUE DU MOUVEMENT SPIRIDON

Si la course à pied est une activité qui semble remonter à la nuit des temps, c’est bien en 1972 que la revue « Spiridon » créée par le Suisse Noël Tamini et Yves Jeannotat lança un véritable mouvement populaire qui lutta contre toutes les contraintes administratives et les préjugés de l’époque.
Il s'agissait d'une véritable bible du coureur, chronique complète des épreuves avec un coté lyrique, militant, voire épique !
Liberté de courir, mixité, épanouissement de soi, activité proche de la nature… comme le rappelle la rédaction en 1978 :

  • 1. L’amitié d’abord,
  • 2. Ne pas critiquer mais informer,
  • 3. Ne pas imposer, mais suggérer,
  • 4. Ne pas contrôler, mais prêter assistance,
  • 5. Ne pas diriger mais influencer,
  • 6. Par tous les moyens légaux, défendre la cause et l’intérêt des coureurs à pied et des organisateurs.
Vaste programme auquel on rajoute les principes de la course comme la plus importante des choses secondaires et "la perf d’accord, la fête d’ abord!"

Spiridon est aussi un mouvement qui dans la « foulée » de la revue éponyme essaima en France et dans toute l’Europe une vingtaine de Spiridons régionaux en 1979.

En 1974 est crée le Spiridon club de France, essentiellement parisien.

En 1984 le Spiridon Aurillac (sous la houlette de François Gaillard) fait découvrir à une poignée de passionnés la course sur route ou en montagne et devient avec son président Claude Sarnel un espace de liberté et de défense contre les tentatives fédérales pour phagocyter l’éclosion d’une activité saine qui peut se pratiquer sans licence! L’esprit Spiridon est bien là et trouve son apogée avec la création du 50kms Aurillac-Salers, rendez-vous incontournable des amoureux de la route !

En 1984 la revue Spiridon s’arrête, repart temporairement sous le nom de «Foulées» puis le mouvement faiblit et s’éteint en 1996.
Contradictions internes, nouvelles pratiques avec l’entrée de l’argent, arrivée du magazine « Jogging International »… toutes ces raisons et d’autres affaiblissent le mouvement Spiridon et les « rencontres » en 1990 organisées par François Gaillard à Montsalvy lors de la Ronde de la Chataigneraie n’y changeront pas grand chose ! Peu importe, le Spiridon Aurillac, lui et d’autres, notamment l’ACFA (association des coureurs d’Auvergne, dans le même esprit que nous), échangent régulièrement leurs bonnes pratiques, et le journal « Le Pied libéré » permet un lien entre tous les adhérents (oui il n’existait pas à l’époque de Facebook et autres réseaux sociaux!).

En 2001 Pierre Dufaud (Spiridon Voiron Chartreuse), un ardent défenseur de la cause, propose de nouvelles rencontres Spiridon sans contraintes, avec pour seul but un moment convivial d’échanges. En 2002 on se retrouve à Chichilianne, petit village au pied du Vercors. Pari réussi et tous les deux ans les Spiridons se réunissent: à nouveau Chichilianne, puis Orcines (63), Albi (81), Isola (06)… et bientôt Limoges en 2020.
Aurillac reste fidèle à ces rencontres et y participe régulièrement pour entretenir la flamme! Un blog existe et témoigne de l’activité des clubs. De plus une lettre est publiée tous les deux mois avec des articles de membres ou des reportages glanés ici ou là dans d’autres revues.

Il existe une vingtaine de Spiridons locaux ou étrangers (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Suisse). Certains sont actifs, d’autres en veilleuse. Vous les trouverez sur le blog du mouvement (accessible par un lien depuis le site du Spiridon Aurillac) de même que la Lettre spiridonienne et le Pied libéré.

Spiridon a-t-il encore une place à une époque où la pratique de la course à pied a évolué, faisant du coureur plus un consommateur qu’un amateur de la discipline, le trail devenant une mode et les mentalités évoluant. Notre mouvement doit se positionner, s’adapter aux nouvelles pratiques, attirer les jeunes, mais surtout rester fidèle à son idéal de liberté et d’ouverture pour que chacun y trouve son plaisir, le néophyte comme le «vieux guerrier» !
Voyez ce que répondait Tamini à une lettre d’une femme qui lui contait ses progrès en course :

  • « Si après un an de pratique, vous avez déjà compris que la course n’est et ne sera jamais que la plus importante des choses secondaires, et que courir par simple plaisir est le commencement de la sagesse (en ce domaine), vous avez mieux progressé que celle qui a passé de 5 minutes à 4 minutes au kilomètre. »
Quoi de mieux pour conclure ! Allez, bonnes routes « secondaires» et chemins de traverse pour tout le monde.
Vive Spiridon.